Carnet de Réunion 1 – Tamarins des Hauts

En forme de danseuses d’amoureux de monstres de géants et de trolls
Hôtes des orchidées des mousses des lianes qui les squattent les ornent les déguisent
Change-écorce dépenaillés
Bois corail (délicates fleurs roses moins féroces que le corail pour qui s’y frotte)
Bois savon Bois de fer
Fanjan Fougère géante mâle ou femelle Fougères capillaires (plus modestes)
Fleur jaune visitée par les zosterops dits aussi zoizo vert
tourterelle malgache Tek-tek merle péi zoizo-la-vierge
Roucoulement grave ou ténu les sons se fondent à l’air humide au sol spongieux aux mousses fleuries au camaïeu de verts aux vapeurs de nuages perlés de pluie
Brume qui nous estompe nous fusionne aux géants tamarins
Forêt de Ravine blanche univers en miniature

Pour les arbres

Forêt mixte sur les pentes du Ventoux

Ils s’aiment, aucun doute ; ils se mêlent, chênes, charmes, hêtres et mélèzes, vieux barbons et jeunes pousses, ils dépassent, immenses pins au tronc démesuré droits comme des ifs – quand les ifs ont la permission d’être droits – les humains en font des clôtures et même des murs avec les ifs et avec les buis des sculptures qui attentent à leur dignité d’arbuste, mais c’est une autre histoire – Les arbres de ce pan de forêt n’ont d’autre fonction que de se reproduire, ils n’ont ni tailleur ni sculpteur, ni peintre, par chance, ils étalent eux-mêmes leurs couleurs, aucun humain n’oserait ces nuances, ni cette audace de contrastes, ni cette charge affective : le toujours vert et le caduc, le périssable et le constant, la vie rouge vif encore présente et la mort annoncée dans une inclinaison de branche, un craquement de feuilles, la transparence des veines, la gale, les taches obscures. Les plus légers s’enlacent, se courent après, se rejoignent, roux comme des écureuils, mêlent leurs cimes et leurs racines, s’inclinent ensemble vers l’humus. Si différents si proches. Un tourbillon de pépiements, mésanges et roitelets s’en fichent : il y a toujours pour se poser feuille ou aiguille, et pour les pics écorce ou pomme à picorer. Toujours vie à renaître ou à transmettre, toujours des yeux émerveillés et si ce n’est pas toujours, c’est aujourd’hui et c’est pareil.

Paysages avec enfants

Pas possible de rester silencieuse devant tant d’images déchirantes qui défilent sur les écrans. Images « à sensation » ou images emblématiques. Les paysages construits par les mots s’élaborent plus lentement et plus profondément. Bien sûr, ce ne sont pas des « paysages » au sens pictural ou littéraire du terme, ou alors des paysages-coups de poing, ces photos de presse qui, pour peu qu’on les regarde avec attention permettent de se projeter : être tour à tour l’œil derrière la caméra – en un dixième de seconde repérer le détail qui en dira plus long qu’un panoramique- risquer d’être voyeur, risquer d’être victime, être aussi l’enfant ou l’adulte photographié, se mettre à sa place, imaginer, l’angoisse, le dénuement, l’espoir. On dit parfois que les tortionnaires sont des gens qui manquent d’imagination. A mon avis, bien d’autres choses leur manquent, mais, c’est vrai, l’imagination permet l’empathie. Avec les lignes qui suivent, j’ai choisi de ne pas reproduire l’image qui m’a permis d’imaginer, et donné envie de réagir. L’imagination prendra ainsi toute la place. Des phrases en italique sont des paroles prononcées par des personnes au micro ou des paroles de journalistes. Lire la suite >

Danube bleu

VIENNE, 2000

Maintenant que je suis seule, je m’inscris toujours à des voyages organisés. C’est idéal : pas d’énervement, pas de temps perdu, parfois de petites déceptions, mais quelle importance ?
Celui-ci sera mon premier voyage du millénaire. Au printemps. Vienne 2000. Une bonne idée de l’agence de voyage. « Regardez le XXI° siècle du haut de la Grande Roue ! »
Ainsi me voici dans un car très confortable, avec une voisine plutôt sympathique, une veuve naturellement, nous franchissons un canal jaunâtre, au son d’une musique qui porte à rêver. Se figurerait-on qu’en choisissant un voyage à Vienne – avec extension à Salzbourg – j’avais oublié l’existence du Danube !

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Valparaiso ou la vie maritime

VALPARAISO

« Seul sur le quai désert en ce matin d’été »

Les bruits du port emplissent mes oreilles et le vent caresse mon visage, un remorqueur sort de la passe, puis un bateau de pêche, environné de goélands, piailleurs comme ces enfants qui vous touchent les mains, les bras, vous harcèlent pour avoir quelques pièces.
L’air est frais encore, le soleil à peine a décollé de l’horizon, c’est le moment que je préfère, car tout est neuf, tout est à vivre, rien n’est joué, comme au début de notre histoire. La chaleur montera bientôt, avec le vent du sud, les odeurs fortes, gas oil et pourriture, poisson macéré, les jurons des hommes au travail.
C’est le poème de Fernando Pessoa qui me remonte à la mémoire. Pessoa n’est jamais venu ici mais pour saluer la fraicheur du matin et sa propre nostalgie, il a les mots que je cherche. Pour la solitude aussi.

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Avec des si

SIDI BOU SAÏD, 2016

Je n’aime pas les histoires qui commencent par si ; le conditionnel me déplait, les regrets m’ennuient et j’ai renoncé aux rêveries. Et pourtant, il me faudra dire SI.
D’abord, parce que c’est la première syllabe du lieu d’où je t’écris.
Sidi Bou Saïd.
Tu vois ?
Oui, tu vois sans doute, enfin, tu as vu, des maisons très blanches, un éblouissement parfois insupportable. Balcons de ferronneries délicats, tous peints en bleu. C’est la règle ici, le blanc et le bleu : pour le tombeau du saint comme pour les résidences cossues, ornées de bougainvilliers exubérants.
Tu es venue là, n’est-ce pas ? Enfin, j’imagine. Un de ces lieux que l’on appelle « incontournables ». Si avions voyagé ensemble, nous serions peut-être allés ailleurs.
Un peu trop refaites, ces maisons « traditionnelles », pas très vivantes – enfin, à mon goût – leurs propriétaires peinent à faire grimper leurs voitures luxueuses sur le pavé des rues étroites. C’était pour les sabots des ânes, ces pavés, du temps où les ânes portaient des paniers de dattes et de légumes qu’ils vendaient au cordonnier ou au ferronnier.

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Molly

LONDRES, 1980

J’étais heureux ce jour-là. Pour la première fois dans ma carrière de choriste : j’avais l’occasion de chanter « King Arthur » dans la patrie de Purcell et, de plus, à Covent Garden.
Une vraie consécration qui me consolait un peu de n’avoir pas encore décroché un contrat de soliste.
Les deux premières représentations avaient été magiques, la dernière promettait un somptueux acmé. Ensuite, ce serait l’Allemagne, puis Paris.
J’étais amoureux de la première soprano et, en attendant l’heure de l’ultime répétition, je déambulais dans Hyde Park, la tête sonnante du leitmotiv de l’opéra, des mots d’amour mêlés aux paroles du récitatif, tout pénétré des audaces harmoniques de Purcell, avec l’envie d’aimer toutes les femmes du monde.

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Poupées de laine

BUENOS AIRES

BA, 1976
Ils ont enfoncé la porte, braqué les lampes sur les visages. Les chiens aboyaient. Ils ont embarqué Pedro et Anna sa femme. Sales rouges, ils ont dit, sales terroristes. Et les enfants, où sont les enfants ? On les veut aussi. Mamita a supplié, pas les enfants, les pauvres innocents, prenez-moi plutôt. Un homme a ricané : pas besoin d’une vieille carne comme toi ! Il a attrapé Ricardo dans le hamac. T’inquiète pas la vieille, les enfants, on leur prépare un bel avenir. Ils ont rigolé. Non, pas l’enfant, pas Ricardo, a crié la vieille. Celle-là, ils ont dit en regardant Anna, elle est encore enceinte ? On va leur ôter l’envie de se reproduire comme des lapins dans la pampa, à ces tarés. Celle-là, on va l’envoyer en l’air.
En partant ils ont renversé du pétrole dans la pièce et mis le feu. Mamita a eu juste le temps de sortir Pedrito de l’armoire où elle l’avait poussé en entendant aboyer les chiens au loin. Par réflexe, elle a attrapé aussi son tricot. Elle a couru avec l’enfant jusqu’au Rio de la Plata.

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Tien an Men

BEIJING, 2006

A vrai dire, cette place est chargée, trop chargée, saturée, travaillée par des strates d’histoire. En quoi est-ce la mienne, cette histoire ? Moi qui ai presque toujours vécu loin d’ici.

Qu’est-ce qui vole ? Des fleurs rouges dans le ciel ?

Lui. Je le cherche des yeux. Comment le voir arriver parmi les milliers de gens qui se pressent ici ? Midi. Juin. Des tonnes de chaleur turbulente. Les fumées d’une ville géante qui n’arrête pas de remuer : pétarades de mobylettes, embouteillages de taxis dans les avenues, musique nasillarde, tintamarre de voix sans retenue. Les femmes s’abritent sous des parapluies rouges, elles protègent toujours leur teint du soleil. Des soldats piétinent lourdement.

Attendre.

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La nuit où le fleuve refléta l’infini

ARLES, 2016

Dernier verre avant fermeture. Sa main tremble légèrement quand il repousse la chaise.

Deux ou trois ivrognes endormis sur les tables. Personne ne les jette dehors… Quelques cris et puis plus aucun bruit.

Dehors la fraîcheur le surprend. La lumière du café cesse de l’accompagner et c’est un puits de silence qui se creuse dans sa tête.

Il reste un instant comme suspendu entre la lueur vibrante d’un réverbère et la nuit alentour. Est-ce une fuite ? il marche à grandes enjambées, aussi vite que le brouillard d’alcool le lui permet. Lire la suite >

Sur les bords du Rhône et sous la glycine

16 avril 2016

Atelier d’écriture organisé dans le cadre de l’Association Vivre la Plaine de l’Abbaye.

Avec la participation de : Aurore, Christine, Jeff, Marie-Antoinette, Nadine, Océane, Sigrun, Solène, Valérie … et le chat de Sigrun.

Animé par Guillemette de Grissac

Il y a le parfum sauvage du foin

Il y a le parfum sauvage du foin
Il y a un petit bois caché, bien caché
Il y a le regard curieux d’un enfant
Il y a un geste maladroit en caressant une fleur

Il y a le bruit du canal et du vent
Il y a une musique qui se perd au loin
Il y a du brouillard léger comme la neige
Il y a des taches blanches d’aubépine en forme d’étoiles

Il y a un paysage animé tout autour de nous
Il y a la vie de la nature qui se réveille au printemps
Il y a une émotion qui fait battre nos cœurs
Il y a la paix intérieure.

Marie Antoinette

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Un rideau qui danse

            Mon regard est fasciné par la ville alanguie, étalée à nos pieds. Fenêtres ouvertes, rideaux gonflés par le vent. L’odeur de bitume et de pierre chauffée monte jusqu’à nous. La lumière est dorée et cette couleur va bien aux visages. Voici le Rhône. Près de l’eau, les platanes et les aulnes offrent des nuances de vert qui stimulent et reposent en même temps. Tout bouge en douceur.

C’est une ville à étages, à monuments, à vestiges. Une ville de plénitude du vivant. La lumière franche de juillet empiète longuement sur la nuit, puis, quand cette clarté cessera de rajouter du temps au jour, la vie nocturne prendra le relais.

Maintenant mon regard s’attache au visage de l’homme qui m’accompagne puis je reviens au paysage. En contre-bas, se trouvent des immeubles standard. Leur banalité même semble touchée par la grâce du soir d’été.

J’aperçois une femme qui écarte les lanières d’un rideau de plastique pour sortir sur un balcon.

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Fragments de la vie d’Enzo

1-       Le geste qui me sauve

 

J’ai toujours été timide et peu porté sur la conversation.

Trop effacé. Pas de personnalité.

Je raclais des pieds au fond de la classe. Je rêvais aux nuages, aux étoiles, à des soleils noirs. Je n’ai pas d’ami.

Trop petit. Pas beau. Pas comme les autres.

Le temps arrive de trouver un métier, ou au moins une occupation.

Rien ne l’intéresse, dit ma mère, en soupirant.

Elle veut que je vive dans la cabane au fond du jardin. Elle dit que je la dérange, que je suis somnambule.

Bon à rien, elle dit aussi. J’ai envie de crier, de répondre. Mais si, je sais faire …

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L’homme qui aimait les pierres

Son doigt s’était crispé sur la touche arrêt. Il ne pouvait en voir davantage.
L’écran éteint, il avait tenté de se tenir droit, vidé de toutes ses pensées. Ensuite il avait ouvert l’armoire et saisi l’objet.
Et puis il avait feuilleté le vieil album de photos, un sourire intérieur était revenu.

Enfance. Le petit bonhomme assis sur une pierre, environné d’une lumière excessive, à ses pieds un sol de poussière blanche. Debout à côté de lui, son père, une certaine de satisfaction de soi sur le visage. Plus tard, il l’avait détesté pour cela.
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Celle qui attendait l’été

Elle avait donné un coup de pied dans ses bottes pour s’en débarrasser, ôté ses chaussettes fourrées. Soulagée, elle ôtait maintenant avec vigueur sa tenue matelassée, arrachait presque les doux- vêtements thermolactyl.
Demain le printemps, affichait le calendrier.
21 mars. Elle aimait l’équinoxe. Ce moment suspendu, cette égalité furtive et précaire entre deux temps était pure jouissance. Elle préférait que l’on ne sentît pas son penchant pour le jour, sa hâte de le voir arriver, éblouissant vainqueur au jour du Solstice, à la fête de la lumière, sa fête. Elle était née un 22 juin.
Sa mère la retrouva qui grelottait sous l’abribus.
C’est trop tôt, ma fille, le temps n’est pas venu.

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Le traducteur

La mort de Luis causa une vive surprise. Une mort étrange, inattendue pour un homme qui toute sa vie avait été discret et sans histoires.

Sans histoires n’est sans doute pas une juste formule car Luis vivait des histoires des autres : il était traducteur.
Homme de routine en apparence. Habillé sobrement, plutôt solitaire. On ne lui connaissait aucune aventure amoureuse. Le corps des mots, le flux des phrases, voilà mes aventures, disait-il. Lire la suite >

Découverte des oiseaux et paroles poétiques

Ils étaient là, bien sûr, du matin, au lever du soleil dans le hameau,  sur les landes, dans les buissons, au creux des rochers, sur les pavés du port, loin en mer, et jusqu’au soir tard, près de Grand Phare, là où se trouvent les « dortoirs ». Goélands, oiseaux marins, oiseaux familiers des campagnes …

Voici où nous les avons rencontrés :

Hameau : chardonneret, pouillot véloce, pinson des arbres,  merle, moineau domestique, hirondelle rustique, hirondelle de fenêtre, martinet noir, tourterelle turque, pigeon ramier

Champs, proximité des habitations, buissons : Faucon crécerelle, tarier pâtre, troglodyte mignon, alouette des champs, bergeronnette grise, rouge-gorge, accenteur mouchet, pie bavarde.

Côte rocheuse : huitrier pie, goéland marin, goéland argenté, goéland brun, fulmar, pigeon biset, cormoran huppé ; aigrette garzette.

Landes, pelouses : Linotte mélodieuse, pipit maritime, crave à bec rouge, choucas.

Les oiseaux  étaient là, dans les paroles poétiques, celles des poètes et  celles des participants.

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Iconocrash

Le jour où tous les appareils photos devinrent aveugles et muets, ce fut la panique. Attaque des satellites par des extra-terrestres ? Terrorisme sélectif ? Comment savoir ? Sur le Champ de Mars simultanément s’interrompirent les poses des groupes comme les selfies. Aucune capture d’image. Il s’ensuivit des scènes d’hystérie collective. Nos photos !!!! hurlait la foule, piétinant avec rage les appareils. Certains furieux jetèrent leur téléphone du 3° étage de la Tour Eiffel. Vinrent ensuite les premiers suicides. S’il n’était plus possible de se photographier en haut de la Tour qu’avait-on d’autre à y faire ?

Le bichon maltais

Je travaille devant l’écran quand le téléphone sonne. Le fixe. Je me déplace.
-Oui ?
Quelques formules de politesse bafouillées :
-Madame, est-ce que vous avez un bichon maltais ?
-Un quoi ?
Explication. Ce monsieur a rencontré sur les quais une dame qui faisait du jogging, avec un bichon maltais. Mâle. Et lui, il a aussi un bichon maltais. Femelle. Alors …
-D’accord je fais du jogging sur les quais, je concède. Mais j’ai toujours détesté les chiens et, ce matin, je suis très occupée.
Il continue quand même.
-Cette dame, elle m’a dit qu’elle s’appelait Madame F. Alors, j’ai trouvé votre numéro dans les pages blanches, Madame F, vous vous appelez bien comme ça ?
-Ce n’est pas un nom très rare, en tout cas je n’ai pas souvenir de vous avoir rencontré, je dis, tout en pensant soudain à autre chose : « bichon maltais ». Cette expression a tout d’un oxymore. Un rapprochement bizarre. Quelque chose de pénible aussi. Bichon maltais ?
-Ecoutez, je possède un angora turc, femelle, ça ne fera pas l’affaire …
Là, j’aurais mieux fait de me taire. Est-ce que j’ai besoin de mentionner mon chat ? Bichon maltais … C’est quoi, cette histoire ? Je ne sais même pas à quoi ressemble ce genre de chien, et ce monsieur qui veut … Il faut que j’abrège. Je vois trop bien ce qu’il veut.
-Désolée. Au revoir monsieur. Lire la suite >

Feria

Du premier toro Mateo obtint une oreille et toute l’arène acclama le vainqueur. La mise à mort laborieuse du deuxième lui valut un envol de coussins.
Ensuite, à l’arrière, le boucher décrocha le toro pendu par la patte et, rapidement, se mit à le démembrer.
L’ombre envahissait déjà les gradins quand Matéo vit entrer son troisième toro.
Victoire finale. Acclamations.
Le vaincu fut évacué, le sang dégouttant de sa bouche.
Les mains du boucher actionnèrent aussitôt la scie, sans même enlever au corps les lambeaux de son habit scintillant.
Demain le vainqueur brouterait à nouveau l’herbe de la sierra.