Tristesse du platane

Les platanes d’ici, en pleine feuillaison, verts, tendres et fournis sont en ce moment mutilés, les voici transformés en troncs gris qui tendent leurs moignons.
Bien sûr, ils ne sont ni tristes ni en colère, mais moi, je le suis, en les regardant.
Pourquoi ?
EST-CE POUR N’AVOIR PAS A RAMASSER LES FEUILLES QUE L’ON COUPE LES BRANCHES avant même que les feuilles perdent leur sève !!!!
PAR PRECAUTION ?
Avant la tempête on enlève les feuilles qui pourraient offrir une trop grande prise au vent, vent qui pourrait faire tomber les branches, branches qui pourraient détériorer nos véhicules, et …
Il me fait mal, ce monde, où l’on coupe, où l’on châtre, où l’on mutile le vivant par ignorance ou par « précaution » au lieu de glorifier ce qui fait sa beauté.
Les feuilles vertes, vigoureuses, vivantes sont entassées sur le pavé, une montagne de tristesse pour qui aime les arbres. Et de la colère.
Dans ce monde-là, peintres et poètes n’ont plus de place.
Courbet, Monet pourraient ranger leur palette.
Prévert ne pourrait célébrer les regrets de l’amour perdu, avec les feuilles mortes « qui se ramassent à la pelle … » ni
On célèbre toujours les couleurs : les arbres encore verts, le jaune et le rouge qui accrochent le soleil, en octobre, et jusqu’à la fin de novembre. Oui, novembre, et même décembre.
Au Japon, la fête des couleurs dans les Jardins dure de mi-novembre à mi-décembre.

Privée de couleurs
privée d’automne Ville triste
Proteste ô Poète
séparé du bleu d’été
et des promesses de l’or

Traversant la pluie
un soleil flamme éclatante
nous ravive le coeur

Pour marque-pages : Permaliens.

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